Alors certes, pour arriver à voir cette exposition, il va désormais vous falloir braver une queue interminable par un froid de gueux, vous infliger une visite à la queue leu-leu tout en supportant les analyses pertinentes de chacun (‘y’en avait dis-donc de la neige à l’époque!‘) en vous faisant massacrer les pieds, sans parler de l’indispensable boutique Souvenirs à la fin.
Il n’empêche que vous ressortirez certainement ravis de celle-ci, car il y a en ce moment derrière les portes de l’Hôtel-de-Ville, un Paris comme vous ne le verrez hélas plus jamais, d’autant plus sublimé à travers le prisme sans faille de Brassaï.
Brassaï : ‘Pour l’amour de Paris‘
Du 28 novembre 2013 au 8 mars 2014
Hôtel-de-Ville, salle Saint-Jean
5, rue de Lobeau
75004 Paris
Publié dans Expositions
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William Friedkin : ‘The French Connection‘ (1971)
Dans le cadre du cycle ‘Que fait la Police ?‘ – Forum des Images, Paris
Mercredi 17 octobre à 20h
Jay One Ramier, Marc Boudet, Yoshi Omori : ‘Mouvement, du terrain vague au dance-floor, 1984-89‘ (19/80 Editions, 2012)
En 1984, alors qu’à l’aube de mon adolescence, je subissais tout juste un exil forcé en Périgord suite à la décision parentale de quitter définitivement Paris pour s’y installer, le terrain vague jouxtant la rue Jacques Kablé où j’avais passé mon enfance allait se muer en un fantastique terrain de jeu pour certains gamins du quartier.
Grâce à quelques pionniers qui osèrent fouler le sol les premiers (Ash notamment, pour la petite histoire joliment contée par Jay One), ce lieu allait devenir en l’espace de quelques mois une Zone Autonome Temporaire (avant même que le concept ne soit inventé quelques années après avec l’avènement des Free-Party) pour toute la Zulu Nation parisienne alors en pleine gestation, un véritable little Harlem en plein coeur du XVIII, où pouvaient pour un temps s’exprimer librement toutes les pratiques de la culture Hip-Hop : la musique, la danse, et le Graff.
‘Pour un certain nombre d’entre-nous, le terrain faisait office de sanctuaire. Même lorsqu’il faisait un froid à couper, on préférait être là, à faire un feu dans un vieux baril, plutôt qu’ailleurs, dans un endroit mieux chauffé. Ces moments, déterminants, changèrent notre façon de voir le hip-hop. Ce n’était plus cette chose extérieure que nous avions découverte via la télévision, le cinéma, la radio ou les magazines, c’était notre réalité. On vivait hip-hop, on mangeait hip-hop, on pissait hip-hop. Sauf qu’à l’époque, on n’employait pas ce terme (il avait disparu de notre vocabulaire avec l’émission de télé du même nom et n’allait y reparaître qu’à la toute fin des années quatre-vingts), parlant plutôt de mouvement ou de mouv‘. Jay One Ramier
Un ‘Mouvement‘ que j’aurais donc hélas esquivé de peu, et que l’on peut nostalgiquement revivre à travers les premières pages de ce sympathique ouvrage.
Back in the Days …