Archives mensuelles : décembre 2011

New Year’s Eve

Tom Waits : ‘New Year’s Eve‘ (‘Bad as me‘, 2011)

A song for M. George Whitman

The Go-Betweens : ‘Karen

I know this girl
This very special girl
And she works in a library, yeah
Standing there behind the counter
Willing to help
With all the problems that I encounter

Helps me find Hemingway
Helps me find Genet
Helps me find Brecht
Helps me find Chandler
Helps me find James Joyce
She always makes the right choice

J’ai longtemps erré dans les couloirs étroits de la librairie Shakespeare & Co, à la recherche de la ‘Karen’ des Go-Betweens, qui aurait dans mes fantasmes adolescents assouvi ma soif de littérature anglo-saxonne dans un remake d’ A bout de souffle.

Je ne l’ai jamais croisée, mais je suis certain que c’est dans ce bastion de la rive gauche que Robert Foster l’avait rencontrée, au cours de ses déambulations littéraires.

Alors que son Père fondateur, M. Georges Whitman, vient de passer l’arme à gauche à 98 ans, je souhaite ici lui rendre hommage avec ce fabuleux morceau des Go-Betweens, qu’il aurait certainement apprécié.

Car plus qu’un simple Bookshop au charme fou, connu et apprécié de tous les amoureux de la langue de Shakespeare, ce lieu se voulait, selon ce grand monsieur, ‘une utopie socialiste se faisant passer pour une librairie‘, avec salle de bibliothèque au premier étage, et une résidence d’écrivains au troisième.

Les locataires, ou ‘Tumbleweeds‘ devaient, selon le règlement intérieur, s’engager à avoir un projet d’écriture et lire un livre par jour, ou encore aider au rangement des ouvrages et écrire leur autobiographie en une page.

Une bien belle utopie, R.I.P. M. Whitman.

En épitaphe, il reste aussi le dernier court-métrage de Spike Jonze, qui fît de ce lieu magique un nouveau terrain de jeu.

Top 2011

Albums :

1/ Leyland Kirby : ‘Eager to tear apart the stars

2/ Baxter Dury : ‘Happy Soup

3/ Roll The Dice : ‘In Dust

4/ Zomby : ‘Dedication

5/ Kode 9 & The Spaceape: ‘Black Sun

6/ Sunny Dunes (Kira Perov) : ‘Blue Far

7/ Four Tet : ‘FabricLive.59

8/ Atlas Sound : ‘Parallax

9/ Shabazz Palaces : ‘Black Up

10/ Ghostpoet : ‘Peanut Butter Blues and Melancholy Jam

11/ Cliff Martinez : ‘Drive – original soundtrack

12/ Bill Callahan : ‘Apocalypse

13/ The Caretaker : ‘An Empty Bliss Beyond This World

14/ Pat Jordache : ‘Future Songs

15/ Alexandre Desplat : ‘The tree of life – original soundtrack

16/ Veronica Falls : ‘Veronica Falls

17/ Kate Bush : ‘50 words for snow

18/ Destroyer : ‘Kaputt

19/ Nicolas Jaar : ‘Space is only noise

20/ Peter Astor : ‘Songbox

21/ Death Grips : ‘Exmilitary

22/ Sonic Youth : ‘Simon Werner a disparu – original soundtrack

23/ James Blake : ‘James Blake

24/ L.V. & Joshua Idehen : ‘Routes

25/ The Feelies : ‘Here Before

Compilation(s):

Mickey Newbury : ‘An American Trilogy

Disco Inferno : ‘The 5 EPs

Film(s):

Nicolas Winding Refn : ‘Drive

Cécile Sciamma : ‘Tomboy

Livre(s):

Frederick Exley : ‘Le dernier stade de la soif

Merry Christmas

The Pogues & Kirsty McColl : ‘Fairytales of New-York’

Disco Inferno : ‘The 5 EPs’

Disco Inferno : ‘The 5 EPs’ (One Little Indian, 2011)

Un trio britannique du début des 90’s injustement ignoré, qu’il est urgent de (re)découvrir grâce à cette compilation regroupant l’intégralité de leurs E.P. sortis entre 1992 et 1995, année où ils splitteront après trois albums et une poignée de maxis.

Car si leur démarche artistique était certainement trop expérimentale à l’époque pour leur faire connaître le succès, elle mérite à posteriori d’être reconnue pour son incroyable modernité.

Ian Krause, Rob Whatley et Paul Willmott ont en effet cherché tout au long de cette courte carrière à dynamiter les frontières de la pop britannique, en intégrant notamment des samples à la traditionnelle structure guitare-basse-batterie, à une époque où cette fastidieuse technique d’enregistrement relevait encore de l’orfèvrerie.

Cette compilation nous offre ainsi un bel éventail des expérimentations issues de ce bouillonnant laboratoire. Des vignettes pop hybrides évoquant tout autant le post-punk de Joy Division, Wire (‘Summer’s Last Sound‘, ‘D.I. Go Pop‘) ou The Durutti Column (‘Second Language‘, ‘At the End of the Line‘), que la pop électronique de New Order (‘The Last Dance‘).

Une musique singulière bien en avance sur son temps, qui aura confidentiellement marqué nombre de futurs artisans : Hood tout d’abord, à qui l’on songe instantanément, et qui ne pourrait honnêtement renier cette influence, ou encore Bradford Cox (Atlas Sound), pour ne citer que les plus appréciés.

Disco Inferno : ‘The 5 EPs’

Disco Inferno : ‘The 5 EPs’ (One Little Indian, 2011)

Un trio britannique du début des 90’s injustement ignoré, qu’il est urgent de (re)découvrir grâce à cette compilation regroupant l’intégralité de leurs E.P. sortis entre 1992 et 1995, année où ils splitteront après trois albums et une poignée de maxis.

Car si leur démarche artistique était certainement trop expérimentale à l’époque pour leur faire connaître le succès, elle mérite à posteriori d’être reconnue pour son incroyable modernité.

Ian Krause, Rob Whatley et Paul Willmott ont en effet cherché tout au long de cette courte carrière à dynamiter les frontières de la pop britannique, en intégrant notamment des samples à la traditionnelle structure guitare-basse-batterie, à une époque où cette fastidieuse technique d’enregistrement relevait encore de l’orfèvrerie.

Cette compilation nous offre ainsi un bel éventail des expérimentations issues de ce bouillonnant laboratoire. Des vignettes pop hybrides évoquant tout autant le post-punk de Joy Division, Wire (‘Summer’s Last Sound‘, ‘D.I. Go Pop‘) ou The Durutti Column (‘Second Language‘, ‘At the End of the Line‘), que la pop électronique de New Order (‘The Last Dance‘).

Une musique singulière bien en avance sur son temps, qui aura confidentiellement marqué nombre de futurs artisans : Hood tout d’abord, à qui l’on songe instantanément, et qui ne pourrait honnêtement renier cette influence, ou encore Bradford Cox (Atlas Sound), pour ne citer que les plus appréciés.

Jon Savage : ‘Machine Soul – A History of Techno’

Jon Savage : ‘Machine Soul, une histoire de la Techno’

Ou comment cet incontournable journaliste musical britannique a, le temps d’un article fleuve paru l’été 93 pour le Village Voice, écrit ni plus ni moins que le petit guide de la Techno (et autres musiques électroniques) pour les Nuls.

Indispensable pour les novices, comme les amateurs éclairés.

Spleen & Idéal

Leyland Kirby : ‘Eager to Tear the Stars Apart’ (History Always Favours The Winners, 2011)

Malgré tout l’enthousiasme suscité par la découverte de cet artiste, il est avant toute chose prudent de se rappeler le pouvoir que peut exercer la Musique sur les individus, fait scientifiquement avéré depuis longtemps.

Et de mettre en garde à ce titre tout futur auditeur sur les dangers potentiels que peut occasionner la découverte de la musique Ambient composée par ce James Leyland Kirby.

Ainsi, si vous êtes de nature quelque peu borderline, et déjà sujet à une fâcheuse tendance au repli sur soi, passez immédiatement votre chemin.

L’atmosphère se dégageant de ces plages minimalistes risque vous faire prendre la décision fatale de vous barricader chez vous et rompre définitivement tout contact humain, avec pour seule et unique ambition d’écouter cette musique en boucle dans la pénombre, en attendant patiemment la fin du monde.

Et si jamais vous aussi vous ne pouvez résister à l’envoûtante mélancolie de ces chants des sirènes, son précédent L.P. ‘Sadly, The Future Is No Longer What It Was‘ achèvera certainement de vous combler musicalement.

Leyland Kirby : ‘Sadly, The Future is No Longer What it Was‘ (History Always Favours The Winners, 2009)

D’une durée avoisinant les quatre heures, ce triple album enfonce le clou avec une multitude de plages aux sonorités plus abrasives, dont les titres en disent long sur l’état dans lequel elles vous plongeront pour longtemps : ‘The Beauty Of The Impending Tragedy Of My Existence‘, ‘Not Even Nostalgia Is As Good As It Used To Be‘, ‘Tonight Is The Last Night Of The World‘, ‘And As I Sat Beside You I Felt The Great Sadness That Day‘, sans oublier celui choisi pour l’album, d’une criante vérité, ‘Sadly, The Future Is No Longer What It Was‘.

Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenu !